Maître Aurélie CHATEL-CHEVET assiste, aux côtés de Maître Jérôme STEPHAN, une partie civile aux Assises du Morbihan des 14 et 15 mars 2016

Maître Aurélie CHATEL-CHEVET assiste une partie civile devant la Cour d’Assises du MORBIHAN aux côtés de Maître Jérôme STEPHAN.

Assises. Le Lorientais condamné à 10 ans de prison

Pour en finir avec la vie, il avait volontairement percuté un véhicule, blessant ses deux occupants et poignardé un policier à la main, le 17 juillet 2014, à Lorient. Bruno François a été condamné, ce mardi, par la cour d’assises du Morbihan, à 10 ans de prison.

Il voulait en finir avec la vie et mesure aujourd’hui la gravité de ses gestes, le mal qu’il a fait aux quatre victimes assises sur le banc des parties civiles. Réservé, peu disert, presque absent, l’homme de 53 ans jugé depuis lundi par la cour d’assises pour (une triple) tentative de meurtre n’a plus rien à voir avec l’automobiliste qui, le 17 juillet 2014, a percuté volontairement une voiture, rue de kerguestenen, à Lorient, blessant ses deux occupants et poignardé dans la foulée un policier. 

« Son unique but : mourir » 

Ce soir-là, les témoins décrivent un individu très agité, voir surexcité, une « bête furieuse » quand le forcené est maîtrisé à terre par l’autre fonctionnaire de police et deux pompiers. « Personne n’aurait pu imaginer que cet homme se retrouve aujourd’hui dans le box des accusés ». L’avocat de la défense dresse le portrait d’un individu sans passé judiciaire. Rien à voir avec un criminel endurci.       « Un solitaire qui ne fait pas parler de lui, presque transparent ». Qui a toujours vécu chez ses parents, sans petite amie ni véritable vie sociale. 

Et pourtant, ce 17 juillet, « ce fils dévoué et ce bon travailleur » a eu un comportement incompréhensible. L’accusé reconnaît les faits mais nie toute volonté de tuer. « C’est là toute la complexité de l’affaire », poursuit la défense qui demande à la cour « d’aller au-delà des apparences et raccourcis », persuadée que « le désespoir profond d’un homme peut le pousser aux actes les plus insensés. Ce soir-là, l’accusé, au fond du gouffre, pète les plombs ». 

Après une série de petites choses : la mort de son chien, la pression au travail, cette histoire de congés reportés, un alcoolisme qui s’installe et enfin l’altercation avec sa mère et cette fameuse gifle. « C’est honteux de vouloir mourir comme ça mais c’est un homme dépressif dont l’unique but était de mourir, pas d’entraîner la mort d’autrui ». 

« Comme un fantôme qui traverse la vie » 

Les quatre parties civiles plaident au contraire l’intention homicide. « Pour se donner la mort, peut-on foncer, tous feux éteints, sur un autre véhicule sans risquer de tuer ? », interrogent les avocates des victimes de la collision. L’accusé traverse le procès et sa vie comme un fantôme mais ce soir-là, il a voulu se tuer et tuer aussi. L’avocat des deux policiers est également convaincu de la volonté de tuer du Lorientais « qui n’a laissé aucune chance au policier. ll savait ce qu’il faisait, jusqu’à tromper la victime ». 

Signalant « un état d’esprit meurtrier persistant », l’avocate générale a, elle, du mal à comprendre « l’absence de remords et d’empathie à l’égard des victimes après 20 mois de détention. Quand bien même ces faits constituent une parenthèse dans la vie d’un homme sans histoire. Au-delà de ce qu’il dit, il y a ce qu’il fait ». 

Suivant le réquisitoire de la représentante du ministère public, la cour d’assises a condamné Bruno François, invité à engager un suivi psychologique, à dix ans de réclusion. 

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Maître Aurélie CHATEL-CHEVET vous assiste devant le Tribunal du Contentieux et de l’Incapacité et la Cour Nationale de l’Incapacité et de la Tarification de l’Assurance des Accidents du Travail.