Un homme de 20 ans a été condamné, ce vendredi 16 avril 2021, par le tribunal correctionnel de Guingamp (Côtes-d’Armor). En août dernier, son refus de priorité au volant d’un tracteur avait eu des conséquences dramatiques.

Un agriculteur de 20 ans a été condamné par le tribunal correctionnel de Guingamp, après un grave accident. 

Ouest-France Fabrice BERNAY.Publié le 16/04/2021 à 19h20

Ouest france

Dans la campagne, au sud de Guingamp (Côtes-d’Armor), la journée était pourtant très belle, ce 8 août 2020. Pas un nuage à l’horizon, tandis qu’un homme de 20 ans, agriculteur, s’apprête à engager son tracteur à une intersection, en direction de son champ, situé dans un lieu-dit.

« J’allais tourner, explique-t-il à la barre. Je regarde en face, puis dans mon rétro. Je ne vois personne, je m’engage. » Son tracteur est en travers de la route lorsqu’arrive, en face, un cyclomotoriste, qui ne peut l’éviter. La collision est violente.

L’avocate du cyclomotoriste, un jeune homme d’une vingtaine d’années, dévoile les conséquences : « Sur place, son pronostic vital est engagé, il a une fracture déplacée ouverte, un arrachement d’artère, il est transporté en hélico… Maintenant, on a un dossier avec une amputation de jambe. »

Un préjudice très lourd

Passionnée de mécanique, la victime a dû changer d’orientation car elle ne peut plus s’agenouiller et a fait quatre mois de rééducation, avec une prothèse. « Un préjudice très lourd, avec des parents aux revenus très faibles et un logement qui n’est pas adapté. » Elle demande une expertise médicale et 30 000 € de provision.

Le prévenu, lui, n’a « pas vu arriver le cyclomoteur. La route est un peu en courbe… J’ai ma part de responsabilité, mais peut-être pas à 100 % ». Son avocate s’interroge : « On est incapable de savoir à quelle vitesse roulait cette moto. » Selon une expertise, celle-ci était pourtant au maximum à 55 km/h au moment du freinage.

« Pas un fou du volant »

Pour le procureur, « le prévenu a commis une inattention, il est responsable de l’accident. C’est cette faute que l’on juge, pas ses conséquences : c’est un homme responsable, qui a un CDI, une compagne, qui va tout de suite au secours de la victime, ce n’est pas un fou du volant ». Il requiert trois mois de prison avec sursis et une amende contraventionnelle de 100 €.

Le tribunal, pour lequel le prévenu est « entièrement responsable », a suivi les réquisitions et ordonné une expertise médicale, avec une provision de 20 000 € en attendant que celle-ci ait lieu.